Quand j’arrive le matin au collège Aimé Césaire des Ulis qui est en REP, il y a foule d’élèves aux arrêts de bus qui se trouvent à proximité … et je n’en reconnais aucun ! Et pour cause, ces élèves habitent à Bures-sur-Yvette à quelques centaines de mètres de mon établissement mais sont inscrits au collège de secteur de la Guyonnerie (Bures) à 3 ou 4 km de chez eux : cela s’appelle la carte scolaire.
Quand la ville nouvelle des Ulis est sorti ex-nihilo de ce plateau de l’Essonne qui domine la vallée de Chevreuse, elle a été découpée au scalpel en suivant les frontières communales. A Bures et à Orsay, les communes qui jouxtent les Ulis, les logements sociaux ne dépassent pas 10 % du parc résidentiel. Aux Ulis, 50 % de logements sociaux, des cités, de petits immeubles HLM (les tours ont été partiellement démolies) et toute la palette de l’habitat urbain avec ses immeubles de différents standing.
Les deux populations scolaires ne se croisent qu’au centre commercial… et des familles des Ulis cherchent chaque année à partir dans les collèges alentours. A de rares exceptions près, c’est la même histoire (et la même géographie) qui se répète dans les établissements scolaires qui relèvent de l’éducation prioritaire. Pour les Ulis, il y a peu de chance que le jeu soit rebattu différemment.
François Spinner, collège Aimé Césaire, Les Ulis