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Quand l’administration nage dans les fraises…

… SUD Education 91 reste droit dans ses bottes !

Par anticipation des demandes futures des IEN, DASEN concernant le travail fourni par les personnels qui travaillent dans les écoles ou sont confinéEs et travaillent ou pas à la maison, Sud education 91 tient à préciser quelques points :

1)      Les demandes faites dans le but de contrôler le travail effectué pendant le confinement ne reposent sur aucun texte légal.  Elles sont ce qu’il faut bien appeler des injonctions sans aucune base légale ni texte justifiant la remise des documents qui seront demandés. En conséquence nous vous invitons à ne pas répondre à ce genre de pressions et à ne pas obéir à ces ordres sans fondement juridique solide fourni par vos IEN (texte de loi par exemple). Normalement nous avons plusieurs entretiens durant notre carrière, seuls moments où nous devons obéir aux injonctions de notre administration et avoir de vagues entretiens où seule votre capacité à obéir et à appliquer les consignes souvent absurdes des ministres de passage sont évaluées. Le reste peut s’apparenter à des pressions voire même du harcèlement si les demandes sont incessantes, répétées et insistantes.

2)      Nous rappelons aux IEN, DASEN etc, que ce sont eux/elles qui sont responsables de la santé des professeurs des écoles et que les collègues qui se sont portés volontaires pour assurer la prise en charge des élèves dans les écoles, auraient du avoir des masques, du matériel de nettoyage et l’assurance que le ménage et la désinfection des classes soient effectués. En effet depuis 2013 et la décentralisation de la maintenance des équipements de protection ce sont les collectivités locales et les administrations qui sont responsables de la distribution de ce type de matériel en cas de pandémie.

3)      Nombre d’entre les professeurs des écoles n’ont pas pu suivre leurs élèves : ZIL/BD – enseignantEs en maternelle, personnels RASED etc… Ainsi que tous les collègues qui sont dans des quartiers où l’équipement des familles ne permet pas de suivre la scolarité des élèves.

Donc, en fonction de votre poste dans les écoles, nous vous proposons de ne pas répondre aux injonctions de vos chefs, de leur demander des comptes si vous avez été dans des écoles sans protection et en prenant le risque d’attraper et de transmettre le CORAvirus-19.
Si comme nous, vous ne visez pas expressément à devenir unE excellentE modèle de pédagogue bien obéissantE et capable d’accepter tout et n’importe quoi, nous vous proposons un certain nombre de réponses humoristiques que bien évidemment vous pourrez aménager à votre goût… Car même si on perd le goût de l’odorat, on peut garder le goût de l’humour à la fraise ou à la framboise, peu importe le parfum…

Nous dénonçons les manœuvres de ce gouvernement qui est responsable et coupable de la situation de confinement dans laquelle nous avons été contraintEs de rentrer et qui est due à l’absence totale de gestion de la crise qui pourtant était prévisible dès le mois de janvier. Nous n’avons pas à obéir à des responsables à ce point coupables de ne pas avoir pris la mesure de ce qui se passe actuellement. Nous estimons que les propos du porte-parole Mme N Daye montrent bien avec quel mépris et quelle désinvolture ce gouvernement traite le petit personnel. Si ces gens là avaient le moindre honneur et sens des responsabilités, la seule porte de sortie honorable pour eux et elles serait une démission collective avec des excuses pour toute la population qui se retrouve confinée, malade voire morte suite à leur gestion de la pandémie. Ce serait la moindre des choses pour des gens qui ont organisé la répression de toutes les luttes et notamment celle des personnels hospitaliers mobilisés depuis des mois pour demander des moyens supplémentaires.
Proposons de répondre ceci pour les demandes éventuelles de retour faites par les IEN.

« Je ne peux pas vous faire remonter toutes ces informations car dans le cadre du sauvetage de l’Agriculture et pour complaire à notre Président bien aimé et à sa porte parole Sibeth Ndiaye,, je suis allé récolter des fraises pour sauver la Nation et la République !
 Le retour à la campagne et au travail des champs prôné par nos guides bien aiméEs ne m’ont pas permis de suivre mes élèves de PS Maternelle. Par ailleurs grâce à vos conseils et aux masques en crépon que nous avons réalisés avec les ATSEM nous avons réussi à traverser cette période historique et nous tenons à remercier le grand timonier, Mao Tsé Macron pour avoir su guider son peuple vers la victoire…
Merci et DésoléE
 »

Enfin certains ZILS ont été appelés sur des remplacements en pleine période de fermeture et de confinement : comment peuvent faire ces personnels pour prendre contact avec les parents ? Avec l’enseignant remplacé ?

En faisant appel aux volontaires, pour la garde des enfants de soignants, le ministère a décliné toute sa responsabilité d’employeur. Ce n’est plus en effet le patron qui est responsable de  la situation professionnelle, de la sécurité et de la santé de l’agent mais c’est l’agent lui même qui en se portant volontaire a décidé d’assumer les conséquences d’une très probables expositions au virus en gardant les enfants des infirmières, aides soignantes ou autres médecins mobilisés dans les hôpitaux. Sur ce plan juridique, Blanquer et sa bande savent prendre des précautions. Il en est tout autrement de la santé des agents de l’éducation nationale qui n’ont droit à aucun suivi médical professionnel et ce depuis fort longtemps. Dans les faits aujourd’hui, ce sont portés volontaires des collègues âgés de plus de 55 ans, des personnes en surpoids… Garder les enfants des soignants est une mission indispensable mais elle n’est pas anodine. Elle devrait être faite en étroite coopération avec les collectivités locales en charge de l’entretien des locaux, avec du matériel de protection et un suivi médical par nos instances professionnelles. Tout cela ne nous étonne malheureusement pas, la mort des nôtres quand ils/elles se suicident et notre santé au quotidien n’ont jamais été au centre des préoccupations de Blanquer. Nous n’oublions pas cette petite phrase:  » il n’y a pas plus de suicides dans l’éducation nationale que dans la société française » prononcée par le Ministre à l’automne dernier.

Gardons cela en tête: « Jean Michel Blanquer, Ministre Autoritaire, on ne bossera plus pour toi ! »

Nous exigeons aussi l’abandon pur et simple de la réforme à point des retraites, réforme qui reposait sur des calculs qui maintenant paraissent totalement délirants étant donné le nombre de personnes âgées qui sont mortes et vont mourir grâce à leur magnifique gestion. Cette réforme doit rejoindre les poubelles de l’histoire et les grévistes devraient à notre sens être payéEs de leurs journées de grève, voire même obtenir des primes pour services rendus à la population et aux travailleurs et travailleuses qui maintenant risquent leurs vies pendant que 17% de parisiens aisées ont déserté Paris pour se réfugier dans leurs villas en Province. Cet électorat bourgeois pourrait d’ailleurs profiter de leur présence dans les campagnes pour aider aux récoltes mais aussi les compagnies de CRS qui ne peuvent pas à notre sens faire du télétravail. Cueillir des fraises est une activité qui peut rendre service à la Nation surtout quand on est désœuvré et à proximité des lieux de production. Nous, professeurs des écoles, sommes restéEs dans les villes et les banlieues, dans les villages et les quartiers avec nos camarades de la santé car nous n’avons pas les moyens de nous enfuir et que nous sommes attachéEs au service public que nous défendons depuis des années contre les politiques des gouvernements successifs qui depuis 30 ans s’échinent pour démolir la Fonction Publique et les services qui nous font maintenant cruellement défaut.

Published in- SUD Education 91